En 2003, Thomas Bernard, ancien étudiant des Beaux Arts, crée un label Cortex Athletico. Quoi? Comment? Pourquoi?
Travaillat chez lui, Thomas Bernard se pose la question suivante : comment manipuler avec rapidité l'oeuvre d'un artiste et la diffuser? Art contemporain oui, mais aussi l'inscription dans une logique économique précise : Cortex sera avant tout un label et une association de maîtrise d'ouvrage.
De l'association, Thomas Bernard passe ensuite à un espace concret où les stocks sont possibles, les expositions se succèdent. En mars 2006, la galerie Cortex Athletico et son Show Room de 500m2 ( un espace près de la gare de Bordeaux où des artistes peuvent venir travailler et où sont reçus des acheteurs potentiels) naissent.
Les premières expositions auront un ton volontairement décalé, en parallèle avec des expositions du CAPC notamment : "Aujourd'hui c'est ravioli", "Waking up"(engagement dans la forme artistique ère post moderne).
Thomas Bernard pense alors sa galerie, non pas comme un lieu artistique local, bordelaise mais comme un lieu qui s'exporte. Dans le kaléidéoscope géographique des galeries, Cortex se définit comme une galerie internationale, une galerie française installlée en province qui vit dans le monde globalisé. Une notion d'échelle que semble parfaitement maîtriser le galeriste, puisque comme il le souligne, si il n'a pas de clients sur Bordeaux, il vend hors de la ville et est parvenu à intégrer des foires internationales (Bâle, Fiac Paris).
Les oeuvres ne sont pas vendues ou exposées n'importe comment. Thomas Bernard le dit : l'argent est un élément essentiel; il n'est pas question de philanthropie. Une oeuvre et l'artiste sont représentés par Cortex, qui travaille alors en direction des critiques et des commissaires. Pas de relance véritable vers les collectionneurs, il s'agit surtout de faire connaître l'oeuvre à laquelle Cortex apporte une visibilité.
Étant aussi une entreprise, il y a obligation de résultats. Dans une logique de projet avec l'artiste, le galeriste le représente, des pièces sont vendues, certaines gardées pour le Show Room. Tout de suite après il faut élaborer un nouveau projet et vendre. Ces ventes permettent non seulement à la galerie de perdurer mais elles donnent aussi à l'artiste une marque sociale ( assurer son quotidien, créer en ayant une moindre pression économique).
Thomas Bernard précise d'ailleurs que la galerie bénéficie d'un quotient de sympathie important qui se traduit par des liens étroits avec la presse (écrite et radio), un site internet très fréquenté. Ce qui permet à la galerie d'occuper un espace artistique et économique non négligeables.
D'un autre côté, Thomas Bernard souligne la nécessité sur Bordeaux et à un niveau national, d'établir des réseaux de collaborations, lui-même n'hésitant pas à donner son fichier, à partager ses informations. Ainsi les cartons d'invitations aux vernissages sont d'une grande simplicité mais chacun d'eux précisent ce qui se passe dans les autres galeries ou musées ou institutions. " On n'existe pas seul", prononce avec force Thomas Bernard, qui aspirerait à une plus grande collaboration et des échanges avec tous ces acteurs artistiques. La mise en réseau est essentielle.
Pas simple de rendre viable sur la durée l'existence de la galerie. Mais Thomas Bernard tient à maintenir son idée d'un espace d'entreprise et d'expérimentation. Une profonde réflexion empreint les choix du galeriste. Il ne choisit pas les artistes qu'il expose par des effets de mode, une facilité et une rapidité de lecture des oeuvres. Thomas Bernard rejette le marchandising culturel. Son fil conducteur est non formel, il s'agit aussi de donner à l'artiste une autonomie propre à terme. Un lien fort se crée entre le galeriste et l'artiste, un "mariage" comme le précise Thomas Bernard.
La galerie sait se faire remarquer, elle sait avoir une identité forte. Prises de risques permanentes. Le Crépuscule des Copistes avec Benoît Maire par exemple, s'opposant à la rapidité de séduction d'une pièce présentée. Un stand à la FIAC volontairement touffu, dérangé. Des expositions où les artistes collaborent dans des travaux différents, parfois opposés ou qui se heurtent ( Lily Reynaud et Franck Eon), créant une synergie artistique essentielle.
La démarche de Thomas Bernard va plus loin encore avec l'édition de TRACTS, textes de l'histoire de l'art depuis longtemps non édités. Textes réalisés en français et dans une autre langue dans laquelle ce texte n'a jamais été traduit. Une nouvelle prise de risque et d'expérimentation.
Trois phrases résument, selon Thomas Bernard, l'esprit de la galerie :
- Le plus spectaculaire n'est pas le plus touchant
- Bien faire, laisser dire
- La confiance se gagne en gouttes, elle se perd en litres.
Thomas Bernard va à l'essentiel : l'artiste sans oublier qu'il gère une entreprise. Un pari pour l'instant réussi qui devrait inspirer certaines galeries ou institutions d'art contemporain.
Cortex Athlético
1, rue des étables - 33800 Bordeaux
05 56 94 31 89 / info@cortexathletico.com
http://www.cortexathletico.com
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CHARLES MASON
intervention
galerie Cortex Athletico
Campo Santo Agrese, Venise
vernissage le jeudi 8 à 17H.
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Galerie Cortex Athletico
1 rue des Etables
F- 33800 Bordeaux
Tél.: +33(0)5 56 94 31 89
www.cortexathletico.com
5 mai 2007
Thomas Bernard et Cortex Athletico
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