Photos :
1 - Jo Brouillon
2 et 3 - Intervention de la galerie auprès des enfants
4- La Galerie
L.Rey: Comment est né le projet de la galerie?
Estelle Séré : D'une rencontre, il y a un an et demi avec l'agent des artistes avec qui je collabore aujourd'hui. Alors que je développais un projet de création d'ateliers d'arts plastiques de mon côté, tout en travaillant déjà sur des montages d'expositions, lui avait déjà mis en place le travail avec les artistes que nous représentons à la galerie.
On a d'abord travaillé sur 2 projets d'expositions (Bordeaux et Paris) avant de mettre en place le projet commun d'Un toit une toile qui allie la démarche de diffusion et promotion artistique, à celle de sensibilisation à l'art contemporain.
Mais on n'avait pas décidé au début de s'installer dans un local, ça s'est fait par concours de circonstances.
L.R : Vous fonctionnez sous le statut d'association. Qu'est ce que cela implique? Quels partenariats avez vous sur Bordeaux?
E.S : Le simple fait d'être en association est une formule souple qui offre une plus grande possibilité d'échanges ou de partenariats, avec d'autres associations par exemple: mener des actions dans le cadre d'une asso permet de toucher un grand nombre de personnes. Nous sommes justemment en train,dans ce cadre, de développer un concept, le "C'est quoi ça, l'art contemporain...?" qui permettra au public de tout âge de faire l'expérience de l'art contemporain, de se sensibiliser à cette forme d'expression : nous constituons un fonds destiné à l'emprunt et à la location d'oeuvres, ou mettons en place des ateliers d'arts plastiques pour le jeune public.
L'association permet aussi de proposer des partenariats auprès d'entreprises par exemple, sous forme de mécénat.
C'est aussi quelque chose que nous souhaitons développer. Pour l'instant, nous avons un partenaire privé sur Bordeaux, et allons faire une demande auprès de la mairie de Bordeaux pour une subvention dans le cadre de nos actions de sensibilisation à l'art.
L.R : Comment s'effectue le choix des artistes? Avez vous une sorte de "comité technique"? Comment fonctionnez vous?
E.S : Les 5 artistes avec lesquels nous travaillons actuellement ont été repérés par l'agent seul au cours des 3 dernières années. Là aussi il s'agit de rencontres plus dues au hasard que provoquées. Cela part d'un intérêt pour le travail de quelqu'un, d'une intuition en fait.Ensuite, c'est à travers la diffusion et le retour des visiteurs que l'on mesure l'impact de chaque travail.
Nous présentons de la peinture, plus particulièrement figurative, en choisissant des artistes ayant un réel univers, sans concessions, faisant des propositions nouvelles : nous attendons d'un artiste qu'il prenne des risques plastiques.
A présent, nous continuons de travailler avec 5 artistes seuleument en galerie, mais nous regardons le travail d'autres artistes afin de leur proposer une exposition ou une collaboration sur une manifestation ponctuelle; le choix se fait aussi au feeling : chacun dans l'équipe est à même de présenter aux autres le travail d'un artiste, ensuite on le regarde ensemble, puis on rencontre l'artiste, le plus souvent à son atelier, pour découvrir son univers. Si ça semble bon pour tout le monde, on détermine une nouvelle rencontre et pourquoi pas une date d'expo.
On reçoit des propositions en permanence, que nous regardons. La découverte se fait partout, à travers la presse, le net, les expos, les présentations... c'est le bon côté du travail!
l'équipe*: nous sommes 3 : l'agent des artistes (promotionne les artistes en dehors de Bordeaux), moi (en tant que responsable de la galerie) et Kalanna, qui vient d'intégrer l'équipe, et qui s'occupe de mettre en place des soirées, sous forme de dîner convivial à la galerie, ce qui offre la possibilité au public de s'approprier le temps d'un soir l'univers des artistes dans un cadre atypique.
Cela dit, même si nous avons tous un rôle défini, chacun peut amener ses idées dans chaque domaine.
L.R : Quel est le fil directeur de la galerie? Vous semblez privilégier l'art plastique. Pourquoi?
E.S : Jusqu'à présent nous avons présenté les artistes avec lesquels nous travaillons, et qui sont visibles en permanence à la galerie.
Et si nous continuons à présenter de la peinture, nous avons envie à partir de la rentrée prochaine de nous ouvrir à d'autre forme d'art : à la photo, la performance, et pourquoi pas l'installation, la danse... la ligne directrice de la galerie reste contemporaine, et c'est bien d'avoir des propositions variées dans un lieu qui le permet.
Mais il est vrai que les arts plastiques restent notre domaine de prédilection, par choix de l'agent qui au début a intégré des peintres, parce que nos formations ma collègue et moi dans ce domaine nous permettent d'être à l'aise dans nos choix et d'évoluer dans un milieu que l'on aime.Parce que notre objectif est justement de sensibiliser un large public à la peinture actuelle, en leur proposant d'en faire l'expérience par eux-même, à travers une visite, un essai chez eux... ce n'est pas qu'un choix esthétique, mais bien une manière d'amener les gens vers la création contemporaine au sens plus large du terme.
Cela dit, nous sommes curieux de tout, et c'est justement pour cela que l'on proposera avec plaisir d'autres modes d'expression.
L.R : Avez vous pour projets des expositions collectives où se croisent des plasticiens, des photographes, des acteurs du spectacle vivant?Quelle programmation proposez vous pour la fin de l'année 2007?
E.S: Effectivement, nous projetons à la rentrée 2007 une exposition du photographe plasticien Richard Cerf, qui présentera une nouvelle série intitulée "BFB", mais là, je n'en dis pas plus...
Nous étudions aussi des propositions en danse contemporaine, car la galerie permet une réelle exploitation de l'espace et sans doute une confrontation entre les acteurs et le public qui peut être intéressante.
Nous travaillons également sur un projet de 3 jours, en collaboration avec un plasticien qui s'occupera du commissariat d'exposition, nous accueillerons alors la dernière rencontre d'une trilogie d'exposition "Bordeaux- Barcelone - Cologne", il s'agira de la rencontre avec les artistes barcelonnais et français, à travers plusieurs médiums, dont de la performance.
L.R : Quelle politique avez vous engagé envers les publics? Travaillez vous avec des scolaires? Sous quelles formes? Participez vous au Bus de l'Art Contemporain? Quelle est votre volonté envers ceux qui fréquentent ou qui pourraient fréquenter votre galerie?
E.S : Notre objectif est double et commun à chaque lieu d'exposition : celui,d'une part,de promouvoir nos artistes, à Bordeaux et en dehors, de leur trouver des lieux d'expo, de les diffuser au mieux, et à travers cela, en particulier à la galerie, de sensibiliser un large public, de faire en sorte que tout le monde pousse la porte. Nous ne souhaitons pas en faire un lieu élitiste, bien au contraire, notre approche est celle du partage, notre démarche est partie d'un constat : celui que peu de gens osent, ont la démarche ou tout simplement n'ont pas la possibilité d'essayer de la peinture contemporaine chez eux. Nous souhaitons mettre l'art à la portée de chacun, et que les gens sachent qu'ils peuvent venir ici découvrir des oeuvres, et avoir la possibilité d'en faire l'expérience chez eux.
Dans ce cadre, nous lançons un concept, le "C'est quoi ça, de l'art contemporain...!" qui rassemble plusieurs actions de sensibilisation auprès des publics : auprès des particuliers et des entreprises sous forme de prêt et de locations d'oeuvres d'art (nous constituons un fonds d'art dans ce but), puis nous avons imaginé ce concept de soirée sous forme de dîner à la galerie, qui a remporté un réel succès auprès de ceux qui y ont déjà participé, et qui offre une approche novatrice des lieux d'art, et enfin, nous avons commencé à intervenir auprès des scolaires à la galerie, en proposant une visite/découverte ludique des expositions, suivis d'ateliers pratiques, et projettons de mettre en place des ateliers pour le jeune public dès la rentrée prochaine.
Le Bus de l'Art contemporain passera chez nous le dimanche 3 juin découvrir le lieu et l'expo en cours (Jo Brouillon).
A la rentrée 2007, nous prévoyons avec les lieux d'exposition du quartier des Chartrons d'ouvrir nos portes pour un parcours commun lors d'une soirée, avec la volonté d'une part de faire circuler le public dans le périmètre du quartier à travers la visite et la (re)découverte des lieux d'exposition, et d'autre part, celle de rapprocher les acteurs de l'art entre eux.
L.R : Etes vous des médiateurs entre l'artiste et les acheteurs? Comment partcipez vous au marché de l'art?
E.S : Oui c'est un de nos rôles. Nous sommes aussi là pour ça, nous avons une offre d'artistes sur le marché, il faut les faire connaître et les promouvoir, les artistes que nous exposons attendent de nous qu'on leurs trouve des acquéreurs. Et notre démarche est justement de faciliter ces acquisitions en augmentant leur visisibilité, et en proposant des formules plus "souples" pour ceux qui le souhaitent, d'essais des toiles avant l'achat par exemple. On essaie d'être à l'écoute des attentes des uns et des autres.
24 mai 2007
Un Toit Une Toile : moteur! Interview!
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