16 août 2008

Anastasia Bolchakova


Anastasia Bolchakova en résidence à l'espace29

Vernissage le mardi 02 septembre à 19h

Du 03 au 26 septembre 2008, elle présentera le travail qu’elle a réalisé au cours de sa résidence du mois d’août à l’espace29. Le titre de son exposition « Espèces d'espaces » est un clin d'œil à Georges Perec, mais aussi un point de départ expographique pour parler de "non-lieux".

Anastasia Bolchakova est née à Moscou en 1980, elle vit et travaille à Paris. Sa pratique artistique est marquée par une double identité culturelle ; elle vit avec deux mondes, deux cultures, deux idylles : une douceur russe qui emprunte à sa culture une nostalgie poétique associée à la blessure d'une adolescence déracinée. Rien d’étonnant dès lors à ce que son univers soit celui de la combinaison.

Le travail d'Anastasia Bolchakova se perçoit comme une succession d'historiettes qui associent des objets issus de son propre univers domestique et des moments qu’elle a passés avec eux au quotidien. Ces micro-récits sont apparemment sans lien entre eux car, placées sous le signe d’une attention continue mais flottante, ils constituent le chemin que se fraye l’inspiration au milieu d’un quotidien où dominent le trivial et le futile. Pourtant ce qu’il s’agit bien d’interroger, comme le note Georges Perec « c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. » Ces objets du quotidien, nous les appréhendons avec l’artiste sous la forme d’un aller-voir-ce-qui-se-cache-derrière notre vision du réel ; et c’est donc avec les yeux neufs et toute la malice de l’artiste que d’une certaine manière nous allons incarner son personnage dans un film un peu surréaliste qu’elle projette sur le grand écran de l’espace29. Nous disons surréaliste, car les collages physiques et conceptuels entre des objets dont les fonctions sont inadéquates (type manucure de faux ongles sur gants Mapa) provoquent la contamination du champ de l’expérience sensible par l'imaginaire. D’autres pièces ont été réalisées in situ : coussin punk d'épines, tête-mouton de poussière sous cloche, valise-matelas ou bouches-murs démontrent la capacité de l’artiste à exporter son inspiration vers d’autres lieux : on la voit traverser l’espace29 mille et une fois, l’expérimenter depuis un mois, se jouer de ses imperfections…

" Écrire l'espace " : tel est l'enjeu que s’est fixé Anastasia Bolchakova pour cette résidence, qui consiste moins à circonscrire un travail dans une définition conceptuelle qu'à combiner les parcours d'écriture, de peinture, de cinéma et de musique, où l'espace se donne à lire. C'est toujours la relation de l'espace à l'œuvre qui est pensée, et le jeu de déploiement ou de repli des notions concomitantes du temps, du lieu et de la figure qui s'opère dans cette combinaison. Anastasia orchestre les petits riens, compose avec le temps qui passe, questionne l'absurde et le ridicule, elle crée le mouvement lorsque nos vies parfois s’enfoncent dans l'immobilisme.


Cette artiste russe semble apporter une nouvelle vision des interactions des différentes expressions artistiques. Il me semble important de la voir in situ à l'Espace 29 Bordeaux, lieu d'innovation et de découvertes contemporaines. Une invitation qui vaut le détour...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un travail énergisant, économie des moyens, luxe de l'imaginaire. L'expo d'Anastasia Bolchakova vaut le détour.
Juste dire (aussi) au passage, à "Bulle", bravo pour ce blog.

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