Susan Sonntag définissait la photographie : "
Prendre un cliché, c'est participer à la vulnérabilité, à la nature instable et mortelle d'un être ou d'une chose"
Fuyant l'objet de la photo, pris à un moment fugace.... Instabilité de l'émotion, subjectivité de l'oeil... Prendre en photo, une expression qui démontre parfaitement qu'on s'accapare un temps donné, un lieu ou un personnage. Travailler une photographie (couleurs, contrastes etc..) c'est actuellement rendre encore plus personnel sa vision du monde. Est ce tronquer cette réalité? Certainement, et certains peuvent y voir une trahison de la réalité. Mais la réalité n'est elle pas trahie dès l'instant où la pellicule imprime une image? La photographie dite "numérique" est à mon sens un travail de psychologie, de demande intérieure, un désir fort de dévoiler ses propres noeuds gorgiens.
Si je me réfère à Susan Sonntag, à son essai magistral sur l'essence même de la photographie, je conclus (non pas définitivement... la pensée est en perpétuelle quête d'évolution) que être photographe c'est à la fois être témoin des évènements réels (la guerre, les émotions d'un visage, la nature...) et être témoin de soi-même, de son Ca.... Débat ouvert....
Photo d'illustration : Baltersmans
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