"In Vivo" Morgane LeGuillan
La galerie Eponyme siège rue de Ruat à Bordeaux. Deux personnes pour animer, créer cet espace d'art contemporain :Isabelle et Frédéric Aubert. Pourquoi ce nom? Frédéric Aubert l'explique ainsi : ne pas donner de nom pour que l'artiste reste libre et qu'il n'existe aucun formatage de l'oeil du spectateur sur un nom, une identité. Eponyme signifie "qui donne son nom à".... ici le galeriste donne uniquement les noms des artistes.
L'espace de la galerie est clair, épuré. Au -delà d'un lieu c'est un espace de médiation et de soutien à l'artiste. En février 2005, l'aventure débute, Isabelle commencant seule, ouvrant la galerie selon ses disponibilités. De sa rencontre avec Frédéric émerge un changement de cap : ce dernier tiendra et gèrera la galerie. Ancien élève des Beaux Arts, plasticien il met sa pratique de côté pour s'investir dans son rôle de galeriste. Une exposition par mois est proposée au public.
Pas de ligne figée quant aux choix des artistes : simplement une sélection d'artistes ayant la volonté et s'étant imprégné d'un absolu. Des artistes qui vivent parfois mal socialement mais qui refusent de laisser leur pratique de côté et qui prennent des risques. Un réel engagement, personnel et professionnel.. La galerie Eponyme défend cet engagement, le met en valeur.
Les choix peuvent être éclectiques mais ils suivent avec cohérence une définition de l'art contemporain. Pas de médium privilégié mais une variété d'approches qui se rejoignent sur le thème de l'art contemporain actuel.
Pour Frédéric Aubert, se dire artiste c'est commencer une oeuvre, avoir une interaction avec les pièces cconstruites puis redevenir face au piblic témoin de l'oeuvre un spectateur de sa propre production.
Chaque artiste de la galerie a été exposé au moins deux fois à Eponyme.Un suivi réel est effectué, un accompagnement vrai. Il existe une exigence de continuité. Si la galerie a une exigence de résultat, elle est surtout une zone de "monstration" publique des artistes. L'oeuvre vit par et avec le public qu'elle reçoit. Aussi a t-il été décidé que le terme même de vernissage serait remplacé par celui de rencontres avec le ou la platicienne. Une exposition lancée en présence de l'artiste qu'il est alors possible de rencontrer et non pas seulement un raoût mondain...
A Bordeaux, Frédéric Aubert pense que les galeristes, les espaces d'art privés doivent arriver à se rencontrer pour mettre en commun leurs liens, réseaux et créer une véritable identité art contemporain bordelaise. Une osmose à faire naître.
En projets, la galerie expose "In Vivo" de Morgane Le Guillan en ce moment puis Emmanuel Bernardoux dès le 7/6 et Marine Bourgeois en juillet. Un fonds d'oeuvres devraient se constituer, visible sur rendez-vous auprès des collectionneurs, amateurs d'art. Un équilibre savant est à trouver selon Frédéric Aubert sur un art non décoratif mais qui puisse se vendre sans être trop "dérangeant". Gageons quand même que le "dérangeant" trouve sa place et puisse être apprécié à sa juste valeur.
Dans tous les cas il ne s'agit pas de vulgariser une oeuvre mais bien au contraire de la montrer- et la vendre quand cela est possible- avec tout ce qu'elle contient d'émotions et de vécu artistique.
Eponyme est une galerie intéressante qui chemine hors des institutions et des appareils classiques de la politique culturelle.
A suivre donc et à apprécier dans la durée de ses programmations qui sont jusqu'à présent très intéressantes.
4 juin 2007
Eponyme galerie bordelaise indépendante
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