Richard Cerf la photographie émotionnelle

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La Grande Vitrine BFB 2007


BFB 2007


La Course du Lézard

Un artiste rare qui réfute le qualificatif de "plasticien"....Un photographe. Un homme au parcours tranché où la conviction personnelle l'emporte sur les modes et les tendances. La rencontre avec Richard Cerf est intense, le regard sur la société, le monde de l'art est aiguisé, lucide; l'artiste sait aussi parler de lui, de son parcours, faire un bilan sur son parcours personnel. Peintre sculpteur radical dans les années 70, fortement influencé par le mouvement punk: Richard Cerf traque les hors-champs,les anti-normes esthétiques. La photographie l'attire comme un oeil capteur des réalités et des faces cachées, des non-évidences.L'image de Richard Cerf est un révélateur d'environnements et de non-conscients. Outil sensoriel tel est l'appareil photographique de Cerf.
A Bamako au Mali où il réside en 2000, l'artiste écrit : "Au fil des jours, j’ai collé ces images sur des pages et tout autour, dans leur périphérie, en prenant bien soin de ne jamais déborder, je me suis efforcé d’en révéler toute la plasticité, avec l’espoir de restituer l’amoncellement, la profusion d’ambivalences et d’extrêmes intimement mélangés et parfaitement organisés, tels que me l’offrit cette grande cité pas encore tout à fait citadine."
Les clichés qui suivent sont eux aussi un désir de montrer l'insondable, le non-visible tel que la nostalgie, la mémoire. Les photographies ressemblent à des collages quand on observe les séries "Étagères" et "Album": il n'en est rien. Seulement une scène de théâtre photographique agencée dans l'atelier de Richard Cerf,où le Lézard revient incessament (détail, élément central), fil conducteur permanent, trame du canevas émotionnel des clichés.Un lézard conservé et sec, mais dont la longévité est pour Richard Cerf "il(le lézard) ne me ramène pas en arrière, mais rend présent ce qui a existé. C’est comme, s’il reliait fugitif à durée fondamentale, s’il me mettait en en relation avec l’invisible monde, qui crée et échappe à l’espace-temps. "

Avec la série La Grande Vitrine de 2007, prochainement exposée à Un Toit Une Toile à Bordeaux, Richard Cerf continue sa progression vers une image reflet de l'évidence et de l'inconscient collectif. Son oeil se refuse à photographier simplement des objets de consommation, des espaces matériels où les gens déambulent. Il montre une société qui prend, jette, s'aliène. La foule, le bruit, l'aspiration à posséder plus deviennent tangibles, palpables et angoissants par un jeu subtil de travail sur les pixels que l'artiste met en exergue. Couleurs rouges sang, bleus acides, trainées noires viennent envahir les photographies. Les réalités se mêlent à des ensembles chaotiques. Il semble au spectateur que les angoisses, les cris intérieurs de Richard Cerf apparaissent..... Une grande violence naît dans ses objets du quotidien de consommation...
Une photographie sociale et émotionnelle à voir http://www.blogger.com/img/gl.link.gifsans détour.

A lire sur Richard Cerf :
"Les carnets de Richard Cerf" Edition Librairie la Brèche, (France)
"RC Photographies", Edition Makoto Ohmi, (Japon)
"Objet exquis" Edition Natiris (France)

Exposition à venir :
Espace d'Art UN TOIT UNE TOILE à partir d'octobre 2007

Site :
www.richard-cerf.net