17 mai 2008

Réaction : Justice et son clip

Un groupe que j'aime assez "Justice"...1er clip judicieux, sympathiques et graphiquement significatif.
Que se passe t-il alors avec ce nouveau clip, qui occasionne des critiques vives et même des coups de gueule tonitruants (Voir Mélanchon)?
Je regarde donc le clip en détail.... Un groupe de jeunes hommes noirs et d'origine mahgrébines traînent dans une cité désolée... Tout est gris, dévasté. Des enfants zonent et ont pour réponse d'un adulte un doigt d'honneur.
La Troupe ne cessera tout au long du clip de détruire, de voler, de cracher sur ceux qu'ils croisent. Le public de ces exactions : uniquement des "blancs"....
La musique est crispante, et rajoute un élément de malaise.
La Question est à mes yeux la suivante : est ce un clip seulement naïf et maladroit qui présente la banlieue et ses habitants comme un monde sauvage, incontrôlable, vision prise directement dans les médias sans analyse? ou est ce un clip dans lequel les artistes croient vraiment à cette vision de la banlieue et en font un tableau caricatural de bobo snobinard?
Dans tous les cas ce clip pose question et, je dois le dire, ne m'a pas plu du tout en tant que vecteur d'idées et de préjugés sociaux manichéens.....
A vous de voir .....

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve ce clip assez intéressant. Il m'a fait le même effet que "Funny Games" de Haneke. Tout y est tellement caricatural que l'on choisit d'en rire. Je crois que ce film est un manifeste contre tous ces préjugés (parfois grossiers) sur les banlieues. Plusieurs indices le laissent à penser. Ces jeunes, désoeuvrés et exclus, s'expriment par la violence (c'est leur seul mode d'expression, condamnable, évidemment). La croix noire qu'ils arborrent dans le dos traduit, d'après moi, la souffrance de ces jeunes, "brebis égarées". Et je ne vois pas de "blancs" aggressés (plutôt un pauvre Japonais à qui on casse son appareil photo !). Ces jeunes détruisent tout (même l'autoradio diffusant le 1er tube des "Justice", preuve d'autodérision... même eux n'échappent pas à la folie destructrice de ces délinquants). La fin du clip me semble donner la clé (une des clés) du propos des auteurs : un jeune met le feu à une voiture... et se brûle, par la même occasion, le bras. Destruction et autodestruction : voilà le triste constat que l'on peut faire en voyant le destin de certains jeunes de banlieues "chaudes". Mais le trait est grossi, évidemment, pour choquer et faire réagir. C'est réussi :o). Voilà en tout cas ma lecture de ce petit film. BERT.

Anonyme a dit…

Salut Bulle !

Je n'ai pas vu les choses de la même manière non plus.
Il n'est pas question de racisme ici. Les jeunes, je pense qu'ils représentent la violence plutôt que la banlieue. Ils viennent de nulle part en fait. C'est à se demander s'il ne symbolisent pas la rage de Justice (la croix noire, c'est leur signature).
Quant à celui qui fini par se brûler, c'est le perchman, il ne fait pas partie de la bande. Le cameraman, comme ça termine, on imagine qu'il ne va pas faire long feu non plus...
Romain Costa Gavras (le fils de) a réalisé le film, il fait parti d'un collectif qui a soutenu Kassovitz après la Haine. Son clip doit être une critique du genre d'actualité qui fait recette à la télévision. D'où la forme reportage, le sujet violent et la stigmatisation de la jeunesse.
Le son et l'image de Justice et Costa Gavras illustrent finalement assez bien ce titre, Stress.
On se tient au courant !
A+
Pablo | lechampclos.com

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