19 juil. 2008

De l'été et de l'art aux antipodes

Cafés et centres communautaires sont investis. "Les artistes ont travaillé dans ce contexte d’une ville vraiment vivante, au lieu du cube blanc et vide d’une galerie", se réjouit Jack Persekian, de la Fondation Al-Ma’mal pour l’art contemporain.

Porte de Damas, l’installation sonore d’Emily Jacir fait revivre les chauffeurs de taxis collectifs qui jusqu’en 1967 proposaient de vous conduire au Liban ou en Syrie - des liaisons routières aujourd’hui interdites. Dans cette entrée très animée du quartier arabe, vous pouvez donc entendre crier "Beyrouth !", "Damas !" - du moins quand la police israélienne ne demande pas aux organisateurs de l’exposition de faire taire le haut-parleur qui "trouble l’ordre public".

A la terrasse du café Versavee, près de la porte de Jaffa, Tarek Al-Ghoussein ouvre une fenêtre sur la mer avec sa vidéo Diptyque bleu.

Dans la discrète ruelle surnommée "allée des baisers", Manar Zuaibi a planté des fils rouges dans les fissures des murs ; sa "Green Green Grass" (herbe verte verte) pousse entre les pierres, rappelant que la vie peut naître d’un rien.

(JPG) Plusieurs oeuvres sont présentées au siège de la compagnie Padico, une élégante demeure ancienne. La vidéo The Red Sea Star (l’étoile de la mer Rouge) de Leopold Kessler nous met dans la peau d’un plongeur qui trouve un restaurant sous-marin et y observe un couple en train de dîner. Le spectateur se sent comme un poisson voyeur. Il peut ensuite poursuivre sa plongée en descendant dans un puits désaffecté. C’est là qu’est projeté le Pilgrimage To Nowhere (pèlerinage vers nulle part) de Jumana Manna : des silhouettes marchent sur la crête d’une colline, sans que l’on sache si elles sont en train de fuir quelque chose ou de passer une frontière.

Sophie Elbaz
expose ses photographies de Palestine dans l’ancien hammam El-Ein. Judy Price revisite les archives du Mandat britannique (1917-48) au centre communautaire Nidal. Aissa Deebi clame son affection pour la ville sainte à l’Hospice autrichien (To Be in Love with Jerusalem). Et Samir Srouji exploite une ancienne fabrique de tuiles pour son "Echelle de Jack" qui monte vers le ciel.

Cependant, les sites plus classiques ne sont pas écartés. Les clichés de Peter Riedlinger sont accrochés galerie Anadiel ; ce travail sur les périphéries montre des colonies, des barrages routiers, le mur de séparation et autres points de contrôle.

S’éloignant de cette réalité, Inass Yassin a peint sur bois des paysages imaginaires. Ses grands vols d’oiseaux sont suspendus à la Fondation Al-Ma’mal.

Article de Marie Medina

The Jerusalem Show
du 9 au 19 juillet 2008, de 17h à 21h
Fondation Al-Ma’mal

http://www.almamalfoundation.org/

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