En avril, à Bordeaux se déroule l'Itinéraire des Photographes Voyageurs. Un parcours à travers tout Bordeaux : cour Mably, espace Saint Rémy et musée des Arts Décoratifs en centre-ville, grilles du Jardin Public, Base Sous-Marine, galerie Arrêt sur Images près des bassins à flôts, lycée Toulouse Lautrec.
Que retenir de ce parcours où le voyage, l'appréhension de l'autre et des différences sont les thèmes dominants?
Des découvertes étonnantes de photographes dont les clichés photographiques sont d'une réelle intensité.
Laure Bertin propose "Apnées" : 45 photographies de petit format dans lesquelles l'espace, les personnages sont figés dans une sorte de vide. Les couleurs y sont fortes, tranchées mettant en avant une intensité matérielle qui oublie l'humain. Des lieux où l'on passe, où les identités se mélangent, où les repères deviennent inexistants. Sommes nous dans le métro parisien? Dans une salle d'attente? Sur une aire de repos d'autoroute? Des plans fixes ajoutent à ce sentiment d'étrangeté, d'une certaine froideur. La réussite de Laure Bertin est de nous plonger dans des territoires urbains, de penser soudainement à l'acuité du vide et à sa vacuité qui nous entoure. Comme le dit la photographe ces lieux
finissent par constituer un espace uniforme qui renvoie à mon imaginaire et deviennent dès lors un paysage mental.
Des photographies à voir, à apprécier sur le site de Laure Bertin : www.laurebertin.com

Photographie L.Bertin série "Apnées"
Marc Blanchet est également Cour Mably avec "Miroirs du Double".
Pour le photographe: L’image photographique naît en tout lieu(..)L’image photographique naît de la réalité, l’image poétique espère y retourner. Les deux s’allient en arts d’ensemencement.(..)Vers un monde qui a choisi de réfracter à l’infini ces miroirs du double. Vers une écriture qui pour apparaître s’appuie sur la lumière.
Des photographies noir et blanc d'une rare intensité. Poête et photographe, Marc Blanchet fixe sur la pellicule des rencontres impromptues au fil de ses voyages. La photographie devient l'objet d'un miroir : celui qui prend en photo et son sujet se confondent, se renvoient leurs différences et leurs perceptions. A découvrir, à lire aussi (Les amis secrets,Cheval blanc,La langue volée au serpent,Le Jardin des morts).


Grégory Marchand "Enfance d'Arménie" : des dyptiques ou tryptiques couleurs témoignent de la force, de la vitalité d'un peuple jamais soumis. A Erevan Grégory Marchand a subtilement montré que les Arméniens ont réussi à sauvegarder leur identité. Les prises de vues sont parfois atypiques, mettant l'accent sur un détail de vie, un objet du quotidien. Des portraits très intimes, sans aucun voyeurisme mais où transparaît un respect du photographe pour ses sujets.

Enfin aux Grilles du Jardin Public Jérémie Buchholtz "Bordeaux-Nouakchott" : magnifique tout simplement. Un périple en voiture à travers des paysages, des rencontres improbables en plein désert. L'objectif de J.Buchholtz :
Ce qui m’a poussé à réaliser ces images, c’est tout d’abord l’envie d’immortaliser la magie de cet itinéraire mais également de suivre ces nomades qui ne le sont plus désormais
Une parfaite réussite! A voir, à découvrir sur son site :http://www.buchholtz-photo.com/ac.html


A voir également Denis Olivier à la Base Sous Marine
Brigitte Bauer et Jacques Cambordes galerie Arrêt sur Images
John Kiyaya Porte 2A
Pia Zanetti Bibilothèque de Mériadek
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire