2 juin 2007

Caroline Molusson plasticienne de l'immédiat et de la circonspection


Exposition à la galerie Ilka Bree : Caroline Molusson "Pièces Jointes". En ce jeudi 31 mai j'entre dans l'univers de Caroline. Poster immmense, photos de l'artiste dites "Têtes Colorées", installations d'une structure de triangles, vidéo... Mon regard se penche sur la transversalité: Caroline Molusson se met en scène photographiquement en lien avec son installation triangulaire. Ce ne sont pas des autoportraits, juste un jeu avec le matériau utilisé pour l'installation :couleurs,formes, éléments se retrouvent dans un jeu complexe entre la platicienne et sa représentation figurée. Caroline Molusson ne se montre pas, elle existe et se met en avant uniquemement après avoir envahi un espace, un lieu. De la structure triangulaire, qui ne tient que par du scotch - instant de création éphémère soumis aux variations de températures, de déplacements- Caroline Molusson tire ensuite - et j'insiste sur le terme tirer- une appropriation personnelle de son installation. Elle devant un ballon bleu dans lequel le flash photografique vient imprimer un retour colérique, Elle devant de la poussière soufflée -n'est ce pas le signe d'une intemporalité perçue dans l'installation?- Elle visible enfin mais son visage scindé par un trait photographique jaune qui rappelle que rien n'est acquis dans la perception de ce qu'est C. Molusson.
Transversalité des médiums, des émotions.... Un plan de la galerie Ilka Bree taché de café donne immédiatement lieu à une prospection vers un médium : une vidéo prenant en otage la galerie dans laquelle se déverse lentement un liquide moiré, une fluidité insaisissable.
A cela s'ajoute des dessins oniriques : totems inuit rêvés, vue par l'artiste d'une chaise qui pourrait être pliée et rangée.
Que dit Caroline Molusson ? Ses idées créatives sont avant tout sans limite de médiums, elles explorent la transversalité avant tout. Ses idées construisent peu à peu un projet, au fil du ressenti du lieu. Avec une prise de risque rare, Caroline Molusson construit des pièces qui deviennent des espaces, au fil du ressenti.
Tout ceci n'est pas banal, loin s'en faut. La plasticienne a pris le parti de créer sans limites, en s'intégrant toutes fois au lieu où elle se fixe. La galeriste Ilka Bree a su prendre ce pari avec maestria. Véritable communion entre deux femmes d'art.
Caroline Molusson part explorer de nouveaux territoires au Canada, espaces dont il est quasi certain qu'elle créera des pièces inédites et tout aussi oniriques que celles vues chez Ilka Bree.

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